Lundi 31 mars 2025, les 3èmes du collège Sébastien Brant ont assisté à une conférence de Mme Simone POLAK, déportée et survivante de la 2nde Guerre Mondiale. C’est dans l’enceinte du Centre Camille Claus, devant des collégiens captivés, que Mme POLAK a entrepris le récit de son histoire.
Née le 10 mai 1929 à Schirmeck, elle grandit à Saverne entourée de sa famille. A l’époque, 60 autres familles juives vivent à Saverne. En juillet 1940, à tout juste 11 ans, Simone et sa famille sont expulsés de la ville. Rassemblés dans la cour de la mairie, ils ont pour seules indications de prendre 1 valise, 1 couverture et 3 jours de vivres.
Ils prennent alors le train vers Lons-le-Saunier et s’installent à Gevingey dans le Jura jusqu’en 1942. La « Zone libre » devient ensuite « zone occupée ». Le 27 avril 1944, Mme POLAK, son frère et sa mère sont arrêtés, après que les Allemands aient demandé la liste des personnes juives réfugiées. Transportés en bus, puis en train, ils arrivent au camp de Drancy le 5 mai 1944. Restée 8 jours au camp, Mme Polak y passe son 15ème anniversaire avant d’être transférée, avec sa famille, vers la gare de triage de Bobigny avec pour destination le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau.
Ce jour-là, 1 200 personnes sont déportées dans des trains à bestiaux. Le trajet dure 3 jours et 3 nuits. Avant d’arriver à Auschwitz le 23 mai 1944, sa mère lui confie ces quelques mots qui, elle le réalisera plus tard, seront parmi ses dernières paroles : « Simone, agis toujours comme si j’étais à tes côtés ».
Arrivée au camp, Mme POLAK est rapidement séparée de son frère et de sa mère. Elle ne les reverra jamais. Elle passe 5 mois à Auschwitz et elle résume : « Il n’y avait plus de passé, plus de présent, plus d’avenir ».
Fin octobre 1944, 2 300 femmes dont Mme POLAK sont transférées vers le camp de concentration de Bergen Belsen. En février 1945, son groupe est sélectionné pour travailler à l’usine d’aviation de Raghun, en Allemagne. Le 10 avril 1945, la ville est évacuée. Le 24 avril 1945, après 8 jours de voyage, Mme POLAK arrive à Theresienstadt. Libérée le 8 mai 1945, elle rentre en France, à Lyon avant d’être hospitalisée d’urgence. Elle restera à l’hôpital de juin à août 1945.
Aujourd’hui, Mme POLAK souhaite avant tout témoigner de son histoire auprès des jeunes générations. Les 3èmes du collège Sébastien Brant ont pu partager un moment privilégié en échangeant avec elle. Cette initiative répond à un travail de mémoire important et nécessaire. En effet, Mme POLAK nous confie que, sur 10 personnes juives déportées, seulement 3 ont survécu. Un témoignage poignant qui restera longtemps gravé dans l’esprit de tous les participants.
